Note : ceci est un message qui a été soumis à la réunion du 4 janvier 2023 du Comité des Usagers Vélib' Métropole.

Commentaires concernant le nouveau mode d’acquisition des bonus

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Bonjour.

Je viens de prendre connaissance des nouvelles CGAU de Vélib’ Métropole, et en particulier du nouveau mode de calcul des bonus acquis qui doit être appliqué à partir du 10 janvier 2023.

Note : j'avais rédigé ce message avant de savoir finalement que les bonus allaient rester à 3 minutes et que les stations en altitude, ça allait être 6 minutes, ces informations n'étant effectivement pas (curieusement) mentionnées dans les CGAU elles-mêmes.

Ce nouveau mode de calcul est sans conteste une amélioration, bien que ces CGAU ne précisent pas par quelles quantités les bonus seront dorénavant acquis : Est-ce que ce sera toujours par 3 minutes ? Y compris dans le cas des stations en altitude ? Je rappelle ici que chez l’opérateur précédent, les stations en altitude permettaient d’acquérir les bonus par quantité de 15 minutes à chaque fois. Je note également que ces stations en altitude sont moins nombreuses que celle de l’opérateur précédent à l’intérieur de Paris.

Mais le problème que je veux soulever est surtout qu’à mon avis, l’efficacité de la mesure a toutes les chances de continuer à être assez marginal.

Je me permets ici de rappeler que l’idée initiale qui avait conduit à attribuer des bonus était d’inciter les usagers à déposer leurs vélos dans ces stations en altitude, là où ils auraient autrement été peu enclins à le faire. On s’attend ainsi à ce que les usagers eux-mêmes assument une partie de la régulation normalement dévolue à l’opérateur, lui faisant faire ainsi quelques économies de déplacements de vélos d’une station à l’autre.

Malheureusement, le système me semble manquer de souplesse.

En effet, les besoins de régulation ne se limitent pas seulement aux stations en altitude ou aux stations strictement vides.

Carte avec Amis-Bixi
Extrait de la carte des stations de Montréal, avec points attribués indiqués pour dépôt ou retrait dans certaines stations.

Normalement, la régulation faite par l’opérateur est supposée tenir compte des besoins généraux de remplir certaines stations (parfois par anticipation d’un rush attendu à certaines heures), du fait de départ des usagers vers leur travail ou bien au contraire de retour à la maison de ceux-ci en fin d’après-midi.

Je voudrais donc proposer ici une méthode d’attribution des bonus inspirée de celle qui a été mise en place il y a peu dans le système de vélos en libre service Bixi de la Ville de Montréal — Voir www.bixi.com/fr/amis-bixi.

Dans ce système, on attribue les minutes, non pas en fonction de critères stricts de stations vides ou pleines ou en altitude, mais plutôt en fonction des besoin de régulation vers ou depuis chaque station à l’instant T de prise ou de dépôt du vélo, possiblement variable selon que le vélo est électrique ou mécanique, et bien évidemment aussi selon l’altitude.

Selon qu’une station a besoin de recevoir des vélos ou bien être vidée de vélos à un moment de la journée, on attribuerait donc un nombre de minutes bonus variable selon l’intensité du besoin de régulation (par exemple variable entre 3 et 12 minutes). Une station en zone résidentielle pourrait attribuer des bonus, par exemple, même si elle n’est pas totalement vide, juste avant le rush du matin, donc en fin de nuit, de manière à inciter à ce qu’elle soit la plus remplie possible au moment ou les usagers vont se lever pour partir travailler.

De même, là où les gens travaillent, des bonus pourraient être attribués à chaque prise de vélo en début de journée, même dans une station non pleine, de sorte à ce que au moment où les usagers arriveront à leur travail, un maximum de places soient disponibles pour recevoir les vélos qui vont arriver.

Les conditions inverses peuvent aussi s’appliquer le soir quand les gens quittent leur travail, ou bien des conditions adaptées peuvent aussi exister le samedi ou le dimanche soir dans les quartiers fréquentés pour raisons de loisirs.

Ces attributions de bonus auront un coût, bien évidemment. Mais si les bonus sont calculés de manière correctement optimisée, ce coût ne devrait-il pas être mis en balance avec la réduction de coût en matière de mouvement nécessaires de camions de régulation qui pourrait en résulter ?

D’un point de vue pratique, sur la carte des stations, chaque repère de station concernée serait agrémenté d’un symbole (pour retrait ou dépôt) et d’un chiffre indiquant le nombre de minutes acquises par dépôt ou retrait dans cette station au moment de la consultation de la carte.

Vous pouvez voir ci-contre une image de ce que ça donne dans l’application Bixi pour Android à Montréal. Chez-eux il s’agit de points (de 1 à 4) et non pas de minutes, mais cela me semble facilement transposable.

Là-bas, cette fonctionnalité est liée à l’adhésion ou pas de l’usager à leur programme de régulation Amis Bixi par les utilisateurs. Ce choix peut aussi (ou pas) être proposé à Paris. Le principal avantage à mes yeux d’une telle condition est surtout de simplifier le service aux nouveaux usagers, et de limiter le programme à ceux qui ont suffisamment d’expérience pour vouloir gérer cette régulation.

Et pour finir, j’aimerais insister sur l’élargissement possible de l’utilisation des bonus acquis. Ne serait-il pas pertinent, par exemple, de permettre à un usager de faire don d’un certain nombre de minutes bonus à un autre usager, lorsqu’il en dispose ? Car en effet, dans certaines conditions d’abonnement, les nécessités d’usage des bonus pour soi-même peuvent parfois être assez réduites.

Merci de votre attention.

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